Argentina, Argentina…, Christophe Léon

Un journaliste français souhaite faire un article sur la prise de pouvoir de la junte militaire de 1976 à 1983. Il rencontre à Buenos Aires un homme, Ignacio, qui a vécu cette période et va lui livrer son témoignage. Le roman alterne entre la parole du journaliste et le récit de la vie d’Ignacio. Ce dernier était un enfant à l’époque de l’arrivée au pouvoir des militaires. Il vivait heureux avec ses parents, sa mère attendait un enfant. Son père appartenait aux opposants de la junte militaire. Un jour, toute la famille (sauf la grand-mère) est emmenée par les militaires. Ils sont séparés à l’entrée en prison. Le père va être torturé, le garçon, âgé de 6 ans sera battu dans l’espoir qu’il livre des informations. Puis, il est emmené chez un colonel appartenant au régime. Là on lui apprend que ses parents sont morts, et qu’il va être adoptés, il doit maintenant appeler ce colonel et sa femme « Papa » et « Maman », alors qu’ils appartiennent au clan de ceux qui ont assassinés ses parents. Le roman montre comment il va vivre cette épreuve, puis ce qu’il devient lors de la chute de la dictature militaire.

Mon avis : J’ai hésité un certain temps avant d’écrire la présentation de ce roman. En effet, les faits relatés sont très violents et m’ont un peu perturbée (je suis un peu sensible, mais là, quand même, c’est vraiment dur). Cependant ce roman m’a vraiment appris des choses sur cette période terrible en Argentine. 30 000 personnes ont été tuées par le régime militaire, notamment les disparus, dont personne n’a su ce qu’ils étaient devenus, dont les corps n’ont jamais été retrouvés. Plus de 500 nouveaux-nés ont été récupérés par la junte militaire et confiés à des couples proches du régime. Je trouve ce roman très intéressant du point de vue documentaire, les personnages sont assez attachants. Il ne faut cependant pas être trop sensible à la violence (rassurez-vous malgré tout, elle n’est pas présentée trop crûment). Pour des lecteurs à partir de 13, voire 14 ans.

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