Les mille visages de notre histoire, Jennifer Niven

Résumé : Il y a deux narrateurs dans cette histoire, qui raconte leur vie tour à tour. D’un côté on rencontre Libby. Elle entre en classe de première au lycée. Elle a perdu sa mère 6 ans auparavant, brutalement, d’une rupture d’anévrisme. Pour se protéger de la terrible douleur de cette mort, elle a mangé énormément, sans s’arrêter, sans cesse et est devenue énorme. Tellement énorme que dans les six derniers mois elle n’a plus pu sortir de son lit et qu’elle a finalement dû être évacuée de chez elle par les pompiers qui ont détruit le mur extérieur de sa maison et l’ont sortie avec une grue. Elle a ensuite été soignée, coachée, aidée, elle a parlé, extirpé sa peur, sa coroman adolescents obésité amitié amour harcèlementlère, sa douleur. Elle a perdu 136 kilos. Depuis cette époque, elle n’est pas retournée à l’école et a suivi sa scolarité à la maison, aidée de son père, homme merveilleux, encourageant et aimant qui l’a toujours soutenue. La voici prête maintenant à affronter le retour à la vie collective, au lycée, à affronter les regards de ceux qui la verront toujours comme « l’ado la plus grosse des Etats-Unis », à affronter les moqueries sur son obésité. Mais Libby a un tempérament de fer, et elle est bien décidée à ne pas se laisser atteindre. De l’autre côté on rencontre Jack. C’est un lycéen qui a du charme et sait en jouer, est connu au lycée, a une petite amie et pas mal de potes. Mais il cache un très douloureux secret : il est atteint de prosopagnosie, qui est un trouble neurologique empêchant de reconnaître les visages, même ceux des personnes qui lui sont le plus proches (ses parents, ses frères, sa petite amie…). Il cache ce problème à tout le monde, sa famille, ses amis. Personne ne sait sauf lui. Il a mis en place des stratégies pour réussir à identifier son entourage sans trop de difficultés, mais la vie est terrible pour lui, car il avance perpétuellement dans une foule d’inconnus et craint sans cesse de se tromper.

On suit leurs parcours au milieu de la vie lycéenne, de ses difficultés, de ses péripéties. Je n’en dis pas plus pour ne pas enlever le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs…

Mon avis : J’ai adoré ce roman que j’ai lu en une soirée. Les personnages sont généreux, ils rencontrent des difficultés, essaient de bien se comporter et voient que ce n’est pas toujours si facile. Ils veulent vivre leur vie, être heureux. J’ai aimé cette description de l’adolescence car je l’ai trouvée très juste. Les personnages sont entiers, pleins d’ardeur, mais aussi de craintes et d’angoisses.

Je conseille cette lecture à partir de 13 ans pour des lecteurs assez aguerris car la double narration et les 480 pages peuvent rebuter les petits lecteurs.

Ma vie sens dessus dessous, S.E. Durrant

Nouveau coup de cœur pour ce roman, que j’ai lu en une soirée au coin du feu.

Ira et son petit frère Zac sont promenés de famille d’accueil en famille d’accueil avant d’arriver au foyer de Skilly House, à Londres. Plutôt méfiants, ils vont découvrir un univers pas si difficile, où les adultes encadrants leur donnent réconfort et quiétude. Ils vivent dans une petite chambre sous les toits. Ira a 9 ans et Zac 7 ans lorsque l’histoire débute. Ils ne connaissent de leur passé qu’une photo un peu floue d’eux avec un chien noir. Ira se sent responsable de son petit frère, elle essaie d’être forte pour deux. Elle le rassure, lui raconte des histoires, le protège. C’est une enfant qui aime écrire des histoires, dessiner.

Le roman raconte leur quotidien dans le foyer, leurs espoirs, leurs craintes, leurs rêves, leurs amitiés avec les autres enfants, la façon dont chacun gère les difficultés de sa vie d’enfant sans famille, voire sans histoire pour certains. Tous ils rêvent de trouver une famille qui les accueillera définitivement, mais comme le dit Ira avec un cynisme tellement triste pour son âge, plus on est vieux, moins on fait envie aux familles adoptives…roman adolescent orphelinat famille d'accueil foyer émotions

Un jour ils vont avoir la chance de partir à la campagne en vacances pendant une semaine chez une ancienne institutrice. Ils reviennent métamorphosés de ce voyage, mais le quotidien leur paraît par contraste encore plus difficile. Mais la vie continue et peut-être un jour s’améliorera-t-elle.

Mon avis : c’est un roman difficile à résumer, car sa saveur ne tient pas tant dans l’histoire et les actions racontées, mais plutôt dans la finesse de la description des pensées et émotions de ces enfants laissés pour compte. J’ai trouvé une grande justesse dans la compréhension et la description des personnages. Ira sait si bien décrypter le comportement de son frère, elle sait lire les émotions cachées sous la surface des actions.

Si ce roman est plein d’émotion, tristes comme joyeuses, pour autant, il n’est pas outrancier comme certains romans jeunesse actuels qui se livrent à une débauche émotionnelle fatigante. Le thème abordé est difficile, mais traité je trouve avec sensibilité. J’ai vraiment aimé cette lecture, qui de plus n’est pas très difficile. En effet, il y a un seul narrateur, le récit est plutôt linéaire. Le roman comporte 200 pages ce qui est raisonnable pour des adolescents moyennement habitués à la lecture.

Tom petit Tom tout petit homme Tom, Barbara Constantine

Tom a 11 ans. Il vit avec sa maman, Joss, qui en a à peine 25. Elle l’a eu alors qu’elle était encore au collège. Il ne connaît pas son père.roman ado pauvreté

Tous les deux vivent dans une caravane à la campagne, ils sont très pauvres, volent la moitié de leur nourriture dans les potagers des maisons voisines, attrapent des merles pour les manger. Joss fait des petits boulots à droite à gauche pour essayer de survivre, mais elle a du mal à les garder. Elle est assez impulsive, pas trop réfléchie, parfois violente. Elle a du mal à s’en sortir dans la vie, les hommes n’en veulent qu’à ses seins (ce qui la gonfle prodigieusement), elle n’a aucun diplôme. Pourtant elle a de la volonté, et essaie d’économiser pour accomplir ses rêves.

Tom est très débrouillard, il sait se faire à manger, il se gère souvent seul surtout quand sa maman sort tard le soir, voire part quelques jours en week-end avec des amis.

Il va faire la connaissance de deux autres âmes en perdition, Madeleine, une vieille dame de 93 ans, solitaire, à moitié décrépie, et Samy, un ex-copain de sa maman, ex-taulard, solitaire lui aussi. La première va lui apprendre à faire du potager, le deuxième discute longuement avec lui, de tout et de rien.

Les uns et les autres apprennent à se connaître, à se comprendre. Ils vont découvrir que à plusieurs, la vie est plus facile, plus douce.

Mon avis : J’ai beaucoup aimé ce roman, tendre et tranquille. Les situations décrites sont difficiles, mais elles sont racontées avec relativement de pudeur. Nous ne sommes pas dans la débauche de sentiments que l’on trouve parfois en littérature jeunesse. D’ailleurs, cette pudeur peut rendre le roman un peu compliqué pour les lecteurs les plus en difficulté, car il faut comprendre les sous-entendus de certaines paroles, déduire des informations. Cependant cela reste une lecture assez facile et abordable, à partir de 12 ans environ. Le roman fait 250 pages.

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Le sumo qui ne pouvait pas grossir, Eric-Emmanuel Schmitt

Jun a quinze ans. Il vit dans les rues de Tokyo, il survit en vendant des articles à la sauvette sur les trottoirs. Il refuse de parler de sa famille, ou alors il prétend qu’il est orphelin. Lorsque le roman s’ouvre, un vieil homme le regarde et lui dit : « Je vois un gros en toi ». Chaque fois que le vieillard rencontre l’adolescent, il lui répète cette même phrase, complètement dépourvue de sens pour le jeune garçon, car il est plutôt maigre comme un clou.roman bouddhisme japon adolescents

Un jour, le vieil homme, qui s’appelle Shomintsu, lui offre un billet pour un combat de sumo. Jun se rend à la représentation, et est complètement bluffé par ce qu’il découvre. Alors qu’au début de la séance, il ne voyait que deux hommes gros et gras, s’élançant l’un contre l’autre comme des brutes, dans un jeu tellement débile qu’il se demande s’il a bien compris les règles, il se prend au jeu, et commence à voir la ruse, le talent, la concentration, l’agilité sous la graisse. Il comprend toute la subtilité de ce sport et est pris d’enthousiasme.

C’est alors que Shomintsu lui propose de rentrer dans son école de sumo, l’une des plus renommées du Japon. Jun étudie les 82 prises autorisées, développe son endurance, sa force, sa souplesse. Il vit à la dure, ce qui ne lui pose pas de problème, à lui qui vient de la rue. Mais malgré tous les repas qu’il ingurgite, malgré la qualité et l’abondance de la nourriture qui lui est servie, Jun ne parvient pas à grossir. Shomintsu va alors parler avec lui, et commencer à lui donner un enseignement d’inspiration bouddhiste. Il s’agira tout d’abord de le faire se réconcilier avec son passé, puis de lui montrer la voie vers le zen et la méditation.

Mon avis : C’est un très beau roman, extrêmement court, à peine une centaine de pages. Il permet de découvrir un sport peu connu en Europe, l’art des sumos, et nous invite aussi sur la piste du bouddhisme zen. Comme tous les romans du Cycle de l’invisible, cette invitation reste pleine de subtilité, à peine soulève-t-on un voile sur cette spiritualité, mais c’est suffisant pour donner l’envie d’en savoir plus.

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Aristote et Dante découvrent les secrets de l’univers

Résumé : Aristote a 15 ans. Il a très peu d’amis, aucun en fait. Il se sent en décalage complet avec les garçons de son âge. A la maison, ce n’est pas forcément facile non plus. Ses parents sont plutôt sympas. sa mère, enseignante, passe son temps à lui dire que ce qu’il ressent est normal, que c’est « une phase ». Son père est le plus souvent silencieux. Ancien soldat de la guerre du Vietnam, il est sorti abîmé par cette guerre, et hanté par les souvenirs roman ado homosexualité amourde ce qu’il a vécu. Aristote a aussi deux sœurs, des jumelles qui ont 12 ans de plus que lui, et un frère de 11 ans de plus. Mais ses frères et sœurs ne sont pas un soutien pour lui. Les filles sont trop âgées, elles le traitent presque comme leur propre fils, ce qui l’énerve prodigieusement. Quant à son frère, il est en prison, et plus personne ne parle de lui, toutes ses photos ont été enlevées de la maison, c’est comme s’il n’avait jamais existé.

 

Désœuvré pendant les vacances d’été, Aristote va à la piscine. Là, un garçon de son âge l’aborde et lui propose de lui apprendre à nager. Ce garçon, c’est Dante. Dante est lui aussi en décalage avec les garçons de son âge : il aime lire, il est attentionné avec les oiseaux, il apprécie ses parents, il aime dessiner, et comme lui, il a un prénom difficile à porter. Entre les deux adolescents, commence une amitié très forte. Les deux garçons apprennent à se connaître, chacun avec ses parts d’ombre, ses secrets, ses non-dits.

Mon avis : Comme la plupart des très bons romans, celui-ci est quasiment impossible à résumer. L’histoire est racontée du point de vue d’Aristote. Celui-ci se révèle une personne complexe, qui a des difficultés à parler de ses émotions, et même à se comprendre lui-même.

Le récit est très fort et même poignant. Il mêle les thèmes de l’adolescence, de l’amitié, des secrets de famille, des premières amours et de la difficulté à se comprendre soi-même.

C’est un gros coup de cœur que cette lecture. Je la recommande vivement à tous les ados qui aiment les récits inspirés d’histoires vraies, qui se posent des questions sur l’adolescence, l’amitié, l’amour…

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Le froid modifie la trajectoire des poissons, Pierre Szalowski

L’histoire : Le narrateur a onze ans, et il apprend dans les jours qui suivent Noël que ses parents ont décidé de se séparer. Il est super triste et en colère. Dans sa détresse, il lance un appel au ciel, lui demandant de l’aider. Comme réponse un peu étrange, le ciel envoie un épisode de verglas intense et hyper grave.roman bonheur adolescents divorce

Au début, ça n’a pas l’air de bien améliorer les choses pour lui. Son père s’en va habiter temporairement dans leur chalet de vacances, sa mère fait les comptes pour séparer leurs biens communs. Par contre ces conditions météorologiques extrêmes vont entraîner beaucoup de perturbation dans le voisinage. Des gens qui vivaient côte à côte mais sans se connaître vont être obligés de se rencontrer, de s’ouvrir, et peut-être, de voir leur vie métamorphosée à tout jamais. On découvre ainsi Julie, danseuse dans un club nocturne, qui ne sait plus trop pourquoi elle continue ce boulot, et qui ne rencontre que des hommes qui profitent d’elles, Boris, chercheur mathématicien obnubilé par ses poissons et la température de l’eau de leur bocal (c’est le sujet de sa thèse de doctorat qui est en jeu !), Simon et Michel, couple homosexuel qui cache leur amour de peur d’avoir des problèmes, Alex et son père Alexis, blessés par le passé, en colère et en rejet dans le présent… Et puis un jour, le père du narrateur revient à la maison, les deux bras dans le plâtre. Est-ce que les choses vont enfin s’améliorer pour lui aussi ?

Tous ces destins se croisent et s’entrecroisent, pour un roman plein de bonne humeur et de belles surprises. C’est un vrai roman « feel good » pour ados. Cette lecture fait du bien, on sort ragaillardi, motivé, on retrouve confiance dans le genre humain. Idéal à lire en hiver quand on est assailli par la morosité ambiante et qu’on a l’impression que le mauvais temps est vraiment trop déprimant. Une jolie leçon de bonheur.

Acheter ce roman chez Decitre ou à la Fnac.

 

Le collège des éplucheurs de citrouilles, Laure Deslandes

Un nouveau coup de cœur, j’ai de la chance ce week-end !

En fait ce collège s’appelle le collège des Museaux et il est paumé au fin fond de la Bretagne. A l’origine il n’y avait que 30 élèves dans l’établissement, avec une classe6ème/5ème et une autre 4ème/3ème. Mais pour le sauver de la fermeture, le collège a décidé d’accueillir un internat avec des enfants qui n’ont plus de place nulle part ailleurs, en général parce que ce sont des habitués aux conseils de discipline.roman jeunesse collège hippie sorcière vie alternative

L’histoire s’ouvre sur le personnage d’Eliott qui fait partie des internes. On comprend qu’il n’est pas vraiment un caïd, plutôt un ado que la vie a malmené. Il est triste et angoissé lorsqu’il pense à sa mère. On comprendra plus tard que celle-ci est sous la coupe d’un homme violent, Vince, et qu’il en a après Eliott. On découvre peu à peu toutes les bizarreries du collège, les profs complètement farfelus (on grimpe aux arbres en EPS, le prof d’histoire fait cours en pantoufles, la prof d’arts pla pratique une sorte d’hypnose…), les menus de la cantine entièrement bio (un des élèves le qualifie avec une formule qui m’a fait bien rigoler, c’est du « végétarien avec de la viande ») et savoureux, les élèves qui aiment aller à l’école (ça c’est peut-être le plus bizarre !)…

La narration s’attache ensuite à Péline, jeune fille qui habite ici depuis toujours. Elle vit seule avec sa mère, a des goûts très bohèmes, est débrouillarde, et peut-être un peu sorcière sur les bords.

Tous les deux vont apprendre à se connaître, et s’enrichir du contact l’un de l’autre, jusqu’à essayer ensemble de résoudre le problème d’Eliott.

Quant au titre du roman, il est bien mystérieux, m’a tout de suite plu, et on le comprend à peu près à la moitié de l’histoire… Je vous laisse découvrir !

Mon avis : J’ai adoré ce roman. L’univers un peu hippie sorcière qu’il met en scène m’a tellement fait rigoler, j’ai eu plaisir à retrouver des valeurs qui me parlent, à découvrir ce collège un peu décalé dans lequel j’aimerais beaucoup enseigner. Les personnages sont attachants et si au début je me demandais si Eliott n’était pas un peu parano, à la fin j’étais quand même assez angoissé à l’idée que le monde des adultes ne saurait peut-être pas entendre ses angoisses pourtant bien réelles.

Ce roman est assez épais, mais je l’ai lu en une petite après-midi. Il parlera à tous les ados qui ont des goûts peut-être un peu décalés par rapport au collégien typique. J’espère que vous apprécierez sa lecture autant que moi ! Et je dis un grand merci à son auteur pour ce moment de bien-être que j’ai vécu à sa lecture qui m’a donné le sourire et la pêche.

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Plumes de vies, Isabelle Guigou

Clarisse est en quatrième. Elle vit seule avec son père. Soudain, le monde s’effondre pour elle : son père est arrêté et emprisonné pour trafic de drogue. Elle est alors placée en famille d’accueil, elle doit changer de collège.

Le roman se constitue de lettres ou journaux intimes des différents acteurs de cette histoire : Clarisse écrit à son père Matthieu, qui lui répond. La mère de la famille d’accueil, Amina raconte aussi ce qu’elle vit, ainsi que son fils, Icham. On lit aussi les mots d’une vieille dame, Mme Carmen, qui aime commérer, surtout au sujet de son voisin le drogué.

Au début j’ai été assez surprise par ce roman. Le père fait une bêtise, mais se repend, il promet de ne plus toucher à la drogue. La famille d’accueil est gentille, personne ne juge le père, tout le monde comprend son écart, sait qu’il va essayer de s’en sortir. Les bons sentiments sont omniprésents. Je me demandais un peu quel était l’intérêt du roman. et puis à partir de la moitié, la situation devient plus compliqué. A sa sortie de prison, le père essaie de tenir bon, il a rencontré une femme dont il est amoureux, il a retrouvé un travail. Mais c’est difficile, il est extrêmement fragile, et un jour, il rechute. Sa rechute va finalement avoir des conséquences dramatiques.

Mon avis : Ce roman est intéressant, il traite d’un sujet difficile, et avec beaucoup de justesse. Le mélange des points de vue permet de comprendre la position de chacun. Deux choses m’ont cependant un peu gênée. D’une part cette longueur de la première partie où tout est un peu trop gentillet (mais la 2ème partie rattrape ce petit défaut) et d’autre part les choix typogaphiques. Afin d’imiter les lettres ou journaux intimes, l’éditeur a choisi des polices imitant l’écriture manuscrite. Je trouve que c’est assez fatigant à lire, et j’imagine que les personnes ayant des difficultés à lire (notamment les dyslexiques) seront vraiment gênées. C’est un peu dommage selon moi.

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La révolte d’Eva, Elise Fontenaille

Voici un roman ultra court, et ultra violent, à réserver aux ados les plus âgés et solides psychologiquement. Eva vit aroman pour ados qui détestent lirevec ses quatre soeurs, sa mère, son chien, et son père dans une petite maison en bord de forêt. Son père est un homme violent, fasciste, sadique. Il bat ses filles régulièrement, les oblige à faire le salut nazi devant Hitler, les humilie. Leur mère n’ose rien dire, elle qui a été pendant si longtemps la victime de ce monstre, avant qu’il ne se retourne contre ses filles. Eva est la troisième, et aussi celle qui a le plus de caractère, et donc sur qui le père s’acharne le plus. Mais elle sait trouver de la liberté, et quelques gouttes de bonheur dans la nature, la forêt, la neige, son ami le chien.

Mon avis : voici un roman bouleversant, par la violence dont il nous rend témoins, mais aussi par l’aveu de l’indifférence de tout l’entourage face à une telle violence. La phrase du gendarme à la fin m’a terrifiée. Cependant l’auteur a aussi su montrer la poésie de son héroïne, sa force morale, sa force de vie qui l’aident à trouver du bonheur dans de petites choses. A réserver aux ados à partir de 14-15 ans, idéal pour ceux qui détestent lire (43 pages seulement).

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Tu es une légende, Tim Winton

Ce roman est le troisième d’une trilogie. Je n’ai pas lu les précédents et cela ne m’a pas gênée une seule seconde. Il raconte l’histoire d’une famille très unie vivant en Australie. roman adolescents maladie dépression déprimeElle comporte deux parents dont le père est flic. Ils sont donc logés dans une maison prêtée par l’état, une maison un peu pourrie dans un quartier pas mal pourri. La mère est écolo, pleine d’énergie, elle élève ses trois enfants avec amour et bienveillance. L’aîné est le héros, il va au collège, s’est fait larguer l’année précédente par sa copine devant tout le monde, et cette année a dû supporter le déménagement de son meilleur copain. C’est pas trop la joie pour lui. Il a un frère cadet en fin d’école primaire, et une petite soeur encore bébé. Une vie assez banale somme toute. Mais d’un coup, tout change et devient compliqué. En effet, sa mère tombe en dépression et doit être hospitalisée. Lockie doit donc assumer la maison à sa place, changer la petite, faire les courses, préparer les repas, faire les lessives, et préparer sa rentrée au collège par dessus le marché. Il rend également visite à sa mère à l’hopital, essaie de renouer le contact avec elle par dessus ce brouillard de tristesse duquel elle semble incapable de sortir.

Ce roman est assez court, très agréable à lire. L’émotion est forte dans ce roman, il permet de découvrir la maladie de la dépression, souvent mal connue, et parfois méprisée. On peut ainsi mieux comprendre les gens qui en sont atteint. Cependant le roman ne tombe pas dans les lamentations et le désespoir. L’humour est toujours présent en sourdine pour nous remonter le moral, et le héros trouvera d’ailleurs une aide mystérieuse inespérée. Un très beau roman, émouvant et authentique.

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35 kgs d’espoir, Anna Gavalda

Grégoire a 13 ans et il est en 6ème, cherchez l’erreur… Il a redoublé deux fois, le CE2 et la 6ème. Il déteste l’école. Il ne sait pas pourquoi. Pourtant il est aussi intelligent qu’un autre, aussi gentil… Mais il ne supporte pas ‘aller à l’école. Tous les matins il a une grosse boule d’angoisse dans le ventre, il se sent mal. Livre parfait pour ceux qui détestent lire et détestent l'écoleTout lui paraît ennuyeux et impossible à l’école, même le sport ! Il ne se sent bien que dans l’atelier au fond du jardin e son grand-père. Là, il s’amuse à construire des tas de choses, il bricole, il invente. Mais à l’école on ne fait rien de tout ça. Aussi peu à peu la situation se dégrade, il se fait renvoyer. Plus aucun collège ne l’accepte. Ses parents parlent de l’envoyer au pensionnat. Son grand-père qui l’avait toujours soutenu ne veut plus lui parler. Grégoire est désespéré, il ne sait plus quoi faire. Une petite lueur d’espoir s’allume lorsqu’il découvre le prospectus d’un lycée technique qui propose un internat. Là les élèves semblent faire des choses intéressantes : bricoler, utiliser des machins… Mais avec son dossier scolaire plus que minable, va-t-il réussir à y entrer ?

Mon avis : Un excellent roman pour ceux qui n’aiment ni l’école ni la lecture. Il nous montre que pour s’en sortir, il faut vraiment se battre et chercher des solutions adaptées à chacun. La société actuelle ne propose pas beaucoup de voies alternatives, si on veut y parvenir, il faut vraiment chercher à construire son propre chemin. Mais le jeu en vaut la chandelle. C’est un roman extrêmement court (100 pages) et écrit très gros. Cela facilitera la lecture à ceux qui n’en ont pas l’habitude. Mais pour autant il ne prend pas les ados pour des imbéciles comme certains romans vraiment débiles. L’histoire est construite, avec des rebondissements, des problèmes réels. J’ai adoré, je le classe dans mes coups de coeur.

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Quelques classiques en version bande-dessinée

Les auteurs-illustrateurs de bande-dessinée ont eu l’excellente idée depuis quelques temps de faire des versions BD des grands classiques de la littérature. Je ne saurais qu’encourager cette initiative ! En effet, si l’on aime lire, je pense qu’on préférera malgré tout toujours aller au contact des textes d’origine. Tenir un roman dans ses mains, tourner les pages, ça n’a pas de prix ! Mais pour les jeunes plus réticents à la lecture, il serait tellement dommage de se priver de cette leçon de vie que sont les grandes oeuvres de la littérature. Ces versions en BD permettent donc de leur offrir une solution intermédiaire. Je préfère largement ça aux films.

En effet, le lecteur de bande-dessinée fournit un effort intellectuel malgré tout puisqu’il doit lire des phrases, comprendre le sens des mots.

De plus, il est actif de sa lecture, il peut l’arrêter s’il le souhaite, il doit tourner des pages, il ne peut rien faire d’autre en même temps donc son attention est plus forte (contrairement aux écrans qui nous rendent passifs et permettent d’entretenir cette mauvaise habitude de faire plusieurs choses à la fois ou de zapper sans cesse).

Enfin, le lecteur de bande-dessinée fait travailler son imagination. Le travail de l’imaginaire est moins important qu’avec un roman puisque les personnages sont représentés. Mais il reste toute la partie sonore à créer dans sa tête, l’action, les mouvements… Et c’est très important !

Voici une première sélection de quelques titres que je vous propose de découvrir en bande-dessinée (ou en roman évidemment !).

Bande-dessinée adaptée du roman les Hauts de Hurlevent– Les Hauts de Hurlevent, Emily Brontë : C’est une histoire terrible. Une famille recueille un enfant des rues et l’élève comme leurs enfants. Seulement le garçon, nommé Heathcliff se sent sans cesse méprisé par les autres enfants de son entourage à cause de ses origines obscures. Lorsque Catherine la jeune fille de la famille qui l’a élevé refuse de l’épouser pour préférer un homme plus riche, ce sera le début d’une colère froide et terrible. Il n’aura de cesse de se venger de tous d’une façon implacable. Lorsque j’ai lu ce roman quand j’étais au collège, j’en ai été remuée pendant des jours entiers. Je ne comprenais pas la haine de Heathcliff, sa violence. C’est une très belle lecture, vraiment bouleversante, et en plus, au programme de la classe de 4ème (mais qu’on peut lire à tout âge, c’est un très grand classique de la littérature anglaise !)

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Le Horla adapté en bande-dessinée– Le Horla de Maupassant : Une nouvelle fantastique terrible. Nous venons de l’étudier par extraits avec mes 4èmes et la plupart ont bien accroché. Maupassant est un maître pour faire monter l’angoisse. Tout va bien au début. Puis arrive une simple tristesse, petite mélancolie, le narrateur se sent un peu malade. Et cet état empire peu à peu. Le narrateur angoisse, craint quelque chose d’inconnu, un malheur invisible. Peu à peu il semble avoir des hallucinations, se demande s’il est somnambule…

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Les Ostrogoths, Martine Pouchain

Résumé : Clovis appartient à une famille assez particulière. Son père avait une passion pour l’époque mérovingienne, les six enfants de la famille portent donc le nom soit d’un roi, soit d’une femme célèbre de cette époque (Clodomir, Théodoric, Clothaire, Clotilde et Natilde). Leur famille est pauvre, très pauvre. Lorsque le roman débute, leur père touche le RMI, qu’il dépense en boisson au café, et leur mère vient d’être licenciée. ostrogothsIls mangent des crêpes à l’eau, s’ahbillent au secours populaire, et sont rassurés, parce que jusqu’au 16 mars, il y a la trêve hivernale, qui interdit à leur propriétaire des les expulser. Clovis craque un jour au lycée et vole un baladeur CD. A l’intérieur, il trouve un CD d’un groupe bizarre, le Wolfgang, qu’il surnomme immédiatement le gang du loup. C’est du piano. Il va tomber amoureux de cette musique, et grâce à la grand-mère solitaire qui vit dans l’appartement au-dessus du leur, il commence à apprendre la musique. Cela lui redonne de l’espoir, et il s’accroche au rêve d’une vie meilleure, dans laquelle il pourrait devenir pianiste de jazz, et jouer dans les bars. Ce rêve l’aide à survivre quand tout va de plus en plus mal dans sa famille, au point que son père frappe sa mère puis un jour, achète un revolver. Clovis va s’accrocher à son rêve, et tout faire pour que tout ceci ne se termine pas en drame.

Mon avis : Le thème de la misère est traité avec un mélange d’humour et d’émotion qui m’a vraiment accrochée. Ces six gamins sont attendrissants dans leur lutte quotidienne pour être heureux malgré toute la misère qu’ils endurent. On tremble en voyant le père sombrer, et en essayant d’imaginer ce qu’il veut faire. Le thème de ce roman est très difficile, surtout sur la fin, il faut donc le réserver à des adolescents à partir de 14 ans.

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Maïté Coiffure, Marie-Aude Murail

Louis est en classe de 3ème. Il ne comprend pas grand chose en cours, même quand il essaie, et n’aime pas l’école. Un jour, il explique à table qu’il doit faire un stage en entreprise et qu’il n’a aucune idée. Sa grand-mère lui trouve une place dans un salon de coiffure, au grand dam de son père, brillant chirurgien, qui rêve de grandes études pour son fils. Louis ne sait pas trop quoi en penser. Il va à son premier jour de stage, et là, surprise, il découvre qu’il aime cette ambiance, qu’il aime travailler, qu’il a envie d’apporter son aide au salon, et même de le faire prospérer. Désormais, il a un projet : il veut faire un CAP coiffure après la 3ème. Seulement, il sait que son père n’acceptera jamais sa décision.

Mon avis : Alors là, ça fait du bien un roman comme celui-là au milieu de toutes ces histoires de vampires et d’espions en tous genres. Un roman juste vrai, dans la vraie vie, avec des vraies personnes. Un roman plein d’émotion, des personnages loin d’être parfaits, et justement parfaits de vérité. Tous sont très attachants, et font vraiment réfléchir à ce qui a de la valeur dans la vie. On renverse au passage quelques préjugés, et on crie encore une fois que on peut être mauvais à l’école et très intelligent, rater son brevet et réussir sa vie, que ce qui compte vraiment, c’est de savoir ce qu’on veut et de s’y accrocher. J’adore. A faire lire à tous les lecteurs, à partir de 13 ans.

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