Meurtre à l’ambassade, Daniel Guichardon

Roman policier ados suspense espionnage

Le roman suit les aventures de David Petit. Celui-ci est un homme tout à fait banal, qui travaille comme attaché culturel à l’ambassade de France en Thaïlande, à Bangkok. Il aime voyager et adore l’Asie. Son travail est plutôt ennuyeux, il fait surtout de l’archivage. Un jour, alors qu’il rentre de week-end sur une autre île du pays, il vient faire un tour un peu tard le soir à l’ambassade. La secrétaire lui demande de compagnie à un ressortissant français venu demander assistance à l’ambassade. David le rejoint dans la pièce où l’homme attend, lorsqu’on lui tire brutalement dessus. A son réveil, il comprend que l’homme venu demander de l’aide a été retrouvé mort, qu’il est le seul témoin, et même un suspect, car bizarrement, l’homme (qu’il ne connaît pas !) avait une photo de lui dans son téléphone.

Le policier des renseignements français venu pour élucider l’affaire décide d’associer David à son travail pour le garder à l’oeil. Commence alors une enquête dont les ramifications vont s’enfoncer peu à peu dans les milieux les plus louches et les plus dangereux des malfrats et des mafias asiatiques.

Mon avis :

J’ai adoré ce roman, lu d’une traite en quelques heures. J’en ai aimé l’atmosphère de voyage, les descriptions de la Thaïlande, puis l’ambiance de polar qui se met en place, avec un meurtre violent et inattendu (même si le résumé me l’avait laissé deviner). L’enquête s’emballe alors, le rythme est varié, les péripéties se succèdent, plusieurs fois on pense tomber dans une impasse puis ça repart. La lecture devient carrément jubilatoire lorsque le roman vire au roman d’espionnage dans sa dernière partie, avec des thèmes évoquant James Bond : grosses voitures, casinos luxueux, femmes splendides. Le personnage principal reste attendrissant par sa naïveté, son courage, et sa vision finalement lucide qui permettra de résoudre l’enquête. J’ai vraiment apprécié qu’il nous livre ses émotions, sa perplexité face à certains compromis que les autorités font, ses angoisses lorsque toute l’affaire prend une dimension qui le dépasse complètement, ne l’empêchant pas de s’investir pleinement, et de prendre des risques nécessaires pour résoudre le meurtre.

C’est donc un roman policier trépidant que nous proposent les Editions Marathon, avec un suspense digne des polars à succès modernes.

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Hors de moi, Didier van Cauwelaert

On m’a prêté récemment ce tout petit roman de Didier van Cauwelaert. Cet auteur a un nom imprononçable, mais écrit des choses vraiment sympas. C’est souvent facile à lire, avec un style léger mais pourtant des intrigues solides et des thèmes importants. De bonnes lectures détentes !

un roman plein de suspense avec une intrigue haletanteDans ce roman, le héros, Martin Harris se réveille à l’hôpital à Paris après six jours. Le taxi qu’il avait emprunté a refusé la priorité à un camion et est tombé dans la Seine. Heureusement, sa conductrice, Muriel, a réussi à s’extirper de la carcasse, et à remonter son client à la surface. A son réveil, elle propose à son client de le ramener chez lui. Il accepte. Seulement, une fois face à sa porte d’entrée, une surprise de taille l’attend. Un autre homme est dans son appartement, il porte son pyjama, et sa femme, Liz, l’appelle « Martin ». Personne ne le reconnaît, cet autre homme est capable tout comme lui de raconter les évènements de sa vie, la mort de son père, les souvenirs de famille, la teneur de ses recherches secrètes en botanique. Robert se démène pour confondre l’imposteur, alors que tout semble se liguer contre lui. Mais quel est l’intérêt d’une telle machination ? Pourquoi sa femme avec qui il partageait une belle relation est-elle complice ? Comment est-il possible que quelqu’un d’autre en sache autant sur sa vie intime, ses souvenirs personnels ?

C’est un roman court et haletant. On rentre dans l’intrigue très rapidement, et on se demande vraiment quelle est la clé du mystère. Le personnage est attachant, son désarroi m’a beaucoup touchée. On se prend à souhaiter qu’il réussisse à confondre l’imposteur, tout en se demandant qui au fond est réellement l’imposteur et comment une telle situation est possible. C’est donc un roman très facile à lire, plein de suspense. On le dévore jusqu’à la dernière page sans avoir envie de le poser un instant. Une amie à qui il avait été prêtée est revenue très fâchée le lendemain. Le livre l’avait tellement tenue en haleine qu’elle avait lu toute la nuit pour le terminer et n’avait presque rien dormi. Et oui, la lecture est une activité dangereuse et à hauts risques !

Je le recommande pour de grands ados, capable de se mettre dans la peau d’un héros adulte. A partir de 15 ans.

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Le Clan des Otori, Lian Hearn

L’histoire se passe dans un Japon féodal imaginaire, et nous plonge dans les intrigues de seigneurs guerriers de la contrée des Trois Pays. Nous rencontrons Tomasu, jeune garçon vivant dans un village d’Invisibles. Ces gens croient en un dieu unique qui prônerait que tous les hommes sont égaux. A cause de cela, ils sont persécutés par le Seigneur Iida Sadamu, chef du clan des Tohan. Pendant une sortie de Tomasu, tout son village est massacré. En revenant, il se retrouve face au terrible Iida, et parvient, quasiment par hasard, à le désarçonner. Il se fait là un ennemi mortel. Il prend la fuite car il sait que désormais sa mort sera lente et douloureuse. Par chance, il croise la route de Shigeru des Otori, un seigneur guerrier d’un clan opposé à celui d’Iida. Tous deux fuient dans l’incognito. Shigeru ramène Tomasu chez lui, lui donne le nom de Takeo, et décide de prendre en charge son éducation dans le but de l’adopter.

 Tous murmurent en effet que le garçon ressemble au frère de Shigeru, mort dans une bataille l’opposant à Iida, suite à laquelle les Otori ont perdu de nombreuses terres. Takeo découvre que si Shigeru Otori l’a trouvé et recueilli, ce n’était pas par hasard. Il semble connaître mieux que lui ses origines, et lui en dévoile peu à peu les secrets. Takeo apprend alors que par son père, il est l’un des descendants de la Tribu, groupe secret, sorte de guilde d’assassins et d’espions dont les membres possèdent des dons particuliers. Ainsi, Takeo a une ouïe sur-développée, il est capable d’endormir les chiens du regard, il apprend à se dédoubler, à se rendre invisible… Shigeru lui demande de développer ses dons au maximum. Takeo comprend que Shigeru a une mission secrète à lui demander, mission dont les intérêts rejoignent les siens : se venger d’Iida. Mais les influences sont nombreuses et parfois contradictoires, cette mission semble difficile à mener à bien.

Le Clan des Otori est une magnifique fresque historique. L’univers n’est pas strictement celui du Moyen-Age, certaines villes sont inventées, l’histoire véritable du Japon n’est pas respectée à la lettre. Cependant, on découvre vraiment les codes de ce peuple guerrier, la Tribu évoque l’imaginaire des ninja, il y a des références à la peinture traditionnelle du Japon, sa calligraphie, ses monastères… Les personnages sont fascinants, pleins de complexité. On découvre la profondeur de leur caractère petit à petit en avançant dans la lecture. Le héros a une personnalité extraordinaire, partagée entre une force exceptionnelle mais aussi beaucoup de faiblesse. J’ai vraiment beaucoup aimé toute la série. De plus, j’apprécie particulièrement que chaque roman se clôture d’une certaine façon. On a bien sûr envie de lire la suite pour connaître toute l’histoire du clan des Otori dont Takeo est désormais l’héritier, mais si on se fatigue de la lecture, on peut s’arrêter sans trop de frustration. Pour ma part, j’ai adoré les quatre tomes (l’auteur en a écrit un cinquième, racontant les évènements précédents le début du premier tome et notamment ceux conduisant à la mort du frère de Sire Shigeru des Otori. Je ne l’ai pas encore lu, mais ça ne saurait tarder !). Les personnages s’enrichissent tout au long de la saga, on découvre de nouvelles dimensions de cet univers, notamment dans le tome 4 où l’empereur s’intéresse soudainement aux actions de Takeo. Bref, passionnant !

Je recommande cette série à des adolescents plutôt très bons lecteurs. Ceux qui sont passionnés du Japon seront aux anges, mais les autres aussi tellement l’écriture est entraînante et les personnages intéressants. A réserver aux adolescents les plus âgés, car la culture du Japon médiéval est assez violente et certaines scènes peuvent choquer.

Sur le site de la FNAC

Les incroyables aventures de Baba Wildy, Eric Atlan

Résumé : Baba Wildy est orphelin. Ses parents ont disparu dans un accident d’avion mystérieux, suite aux agissements de son père, qui semble travailler pour des gens plutôt louches. Baba Wildy est donc élevé par sa tante. Son meilleur ami, son alter ego est un hamster appelé Trombone, à l’humour décapant et particulièrement têtu et audacieux.

Baba Wildy est hyper timide, a tendance à bégayer. il adore la musique et est amoureux d’un jeune boulangère aveugle, à qui il n’ose pas dire plus de trois mots. Un jour, il ouvre un logiciel hérité de son père, et est repéré par un groupe d’espions russes qui vont dès lors tenter de mettre la main sur lui.

S’en suivent une série d’actions enchaînées à un rythme effrené, des situations particulièrement dangereuses dont Baba Wildy se sort de façon complètement folle et fantaisiste, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Mon avis : L’histoire n’est pas très profonde, mais on passe un bon moment à la lecture de ce livre. De l’action, de l’humour, du rythme, des personnages attachants, tous les ingrédients sont réunis pour une lecture détente sympathique. En plus, le livre est très abondamment illustré, ce qui rend la lecture agréable et fluide.

Je le recommande aux ados qui aiment les histoires d’espions, avec de l’action. A partir de 12 ans.

Sur le site de la FNAC.

Les autodafeurs, Marine Carteron

Voici un nouveau roman plein d’aventures, d’action et de mystère.

Auguste a 14 ans. Il vit avec ses deux parents et sa petite soeur Césarine. Il est très préoccupé par son look pour plaire aux filles, il réclame à corps et à cris un portable à ses parents qui refusent, et il fait tout pour éviter sa mère qui travaille dans le collège où il va. Ses parents sont un peu ringards et vieux jeu, des profs quoi ! Un jour son père meurt dans un accident de voiture. Auguste propose alors d’aller s’installer à la campagne chez les grands-parents paternels, ce qui semroman adolescents espionnage espions mission secrète agents secrets complotble redonner le sourire à sa mère. Cependant, là-bas, il va faire des découvertes qui vont totalement changer sa vision du monde et de sa famille. Il apprend que sa famille appartient depuis des générations entières à une société secrète, la Confrérie, chargée de protéger le savoir de l’humanité contenu dans les livres. En effet, dans l’ombre oeuvrent les autodafeurs, personnes mauvaises qui veulent asservir les êtres humains en leur coupant l’accès à la connaissance. Leur principal objectif est la destruction générale des livres. Auguste découvre que lui-même a été secrètement formé pour devenir un agent de la Confrérie : cela explique les cours d’arts martiaux, les stages de survie auprès des indiens d’Amérique… Il découvre également que loin d’être des adultes ringards, les membres de sa famille sont des espions surentraînés et hyper organisés pour sauvegarder ces secrets millénaires. Mais les ennemis se rapprochent, et il faut agir. En parallèle, on lit le journal intime de Césarine, sa petite soeur, atteinte d’autisme Asperger. Son journal est fantastiquement drôle avec sa façon d’analyser perpétuellement les évènements de façon rationnelle et terre-à-terre. Césarine est une surdouée à qui personne ne prête attention. Elle va montrer qu’elle peut jouer un rôle de tout premier plan dans cette aventure.

Ce roman est plein d’action, ça va parfois à 100 à l’heure, il y a aussi beaucoup d’humour, et une réflexion intéressante sur le rôle des livres pour l’humanité. Il ne faut pas se décourager en lisant le début qui peut paraître un peu long, par la suite, l’action s’engage et la lecture est plus rapide. Parfois les évènements peuvent sembler même un peu exagéré, mais c’est presque jubilatoire, en tout cas moins toutes ces exagérations m’ont faite beaucoup rire, et j’ai passé un super moment de lecture, sans voir le temps passer. Pour le moment j’ai lu les deux premiers tomes, j’attends de trouver le 3ème avec impatience.

Sur le site de la FNAC : tome 1 – tome 2 – tome 3

Cherub, Mission 1 : 100 jours en enfer, Robert Muchamore

James vit avec sa mère et sa soeur Lauren. Il ne fait rien à l’école et a tendance à se battre dans la cour. Un jour, excédé par les remarques d’une fille de sa classe sur l’obésité de sa mère, il la plaque contre le mur et la blesse sans le vouloir. Il est exclu du collège puis se retrouve dans un orphelinat. Sa vie sombre peu à peu. Or, on lui fait une proposition très particulière : il s’agit d’intégrer un groupe d’enfants espions travaillant pour le MI5 (l’espionnage anglais). Cette opportunité est l’occasion pour lui d’échapper à la vie de misère qui l’attend. Il accepte et se voit lancé dans une session d’entraînement qui durera 100 jours. Le lieutenant chargé de l’entraînement essaie de faire abandonner ses recrues de toutes els façons possibles : fatigue, humiliation, épreuves surhumaines, privations multiples. James s’accroche.

Mon avis : Ce roman m’a été prêté par un élève de 4ème. Je pense en effet que c’est là le public idéal pour ce livre. L’histoire est bien ficelée, on accroche bien au héros qui malgré beaucoup de grosses bêtises dans sa vie reste un garçon sympathique. L’écriture n’est pas terrible, mais il y a de l’action et le rythme est très soutenu. Je regrette que l’auteur n’ait pas profité de son récit pour apporter un peu de réflexion sur la vie et ses enjeux, il y aurait eu matière. C’est un roman qui plaira à ceux qui aiment les histoires d’espionnage, d’entraînement de type militaire. Le livre est un peu épais, mais comme il y a beaucoup d’action, même des mauvais lecteurs pourront le lire sans difficulté.

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Phaenomen, Erick L’Homme

Quatre enfants sont les patients d’une clinique psychiatrique de la dernière chance. Ces enfants sont bizarres, éprouvent des troubles étranges. Violaine rêve toutes les nuits qu’elle est enfermée avec des dragons, et la journée, au-dessus des gens, elle voit des dragons. Nicolas est hyper-sensible à la lumière, et parfois voit le monde avec des couleurs étranges, ne reconnaît plus rien. Arthur mémorise tout, absolument tout ce qu’il voit, comme si son cerveau était un ordinateur. Claire ne parvient pas à se déplacer correctement et tombe sans cesse. Elle a l’impression de marcher dans un autre espace que celui qui l’entoure. Sous couvert de les aider et de les soigner, la clinique les assomme avec des calmants et cherche à les abrutir. Sauf le « Doc » Barthélémy, qui s’intéresse réellement à eux. Un jour, le Doc est enlevé par des hommes à la recherche de documents mystérieux, révélant un secret bouleversant pour toute l’humanité. Les quatre enfants se lancent à la recherche des documents, dans l’espoir d’obtenir une monnaie d’échange pour le Doc. Dans leur quête, leurs bizarreries vont se révéler être en fait des pouvoirs.

Mon avis : Le premier tome de la trilogie est passionnant. L’enquête est bien menée, on est dans un mélange de policier et de fantastique très réussi. Les personnages sont intéressants, leur psychologie est assez bien fouillée. Ce qui est intéressant c’est que les enfants ne sont pas des super-héros aux pouvoirs magiques, mais des êtres humains qui doutent à cause de leur différence, se sentent exclus du monde, et voudraient comprendre qui ils sont.

Les deux tomes suivants sont toujours aussi haletants, on a vraiment envie de savoir ce qui va se passer, mais moins riches dans l’étude des personnages. Le plaisir de la lecture est moins important. Le mystère part un peu dans tous les sens, mélangeant théorie du complot, secret des templiers, extra-terrestres… Néanmoins, la trilogie se lit facilement. A conserver cependant pour des enfants ayant déjà une certaine habitude de lecture (ou alors passionnés par l’univers fantastique) car certains éléments peuvent dérouter des petits lecteurs (les chapitres commencent tous par un texte en italique, extrait des pensées du personnage par qui commencera l’action du chapitre, cela peut être déroutant. Ils finissent également par un texte extrait d’un livre dont le thème est en rapport avec l’histoire, mais sans en faire partie. Cela enrichit la réflexion et donne un autre regard sur l’histoire, mais de petits lecteurs pourraient avoir du mal à comprendre).

A partir de 12 ans.

Chez amazon :