No pasarán, le jeu, Christian Lehmann

Eric, Thierry et Andreas sont trois copains fous de jeux sur ordinateur. Ils sont les seuls de la classe à avoir des ordinateurs puissants, capables de faire tourner les derniers jeux de guerre et de stratégie. Thierry est le plus petit, un peu fragile, et c’est aussi un crac de l’informatique de façon générale. Eric a une mère dépressive, un frère qui fait son service militaire et a été envoyé en Bosnie (l’histoire se passe à l’époque de la guerre de l’ex-Yougoslavie). Andreas est le plus grand, le plus costaud. Il est plus vieux que les autres. C’est lui qui apprécie le plus la violence des jeux. Il choisit toujours les jeux les plus sanguinolents, et le mode de jeu qui lui permettra de voir le plus de sang couler. 

Lorsque le roman débute, tous trois sont en Angleterre en voyage scolaire. Ils ont réussi à échapper à la surveillance des professeurs et vont dans une boutique de jeux vidéos planquée au fond d’un quartier louche de Londres. Là ils découvrent tous les derniers jeux à la mode à des prix extraordinaires. Soudain, le vendeur, un très vieil homme (ce qui les surprend dans une boutiques de jeux vidéos) a une réaction terrible face à un insigne en métal que porte Andréas.  Celui-ci quitte la boutique en colère. Répétant « ça ne finira jamais… » le vieil homme donne une disquette toute simple à Eric et Thierry, et leur ordonne de jouer à ce jeu avec leur ami. Face à ce support si minable, une simple disquette, les deux amis pensent qu’il s’agit d’un petit jeu ridicule. Lorsqu’ils le lancent, ils sont stupéfaits par les images et le son qui sortent soudainement de l’ordinateur. Et en commençant à jouer, ils vont découvrir un univers terrifiant, et apprendre sur eux-mêmes et sur leur ami des choses qu’ils auraient souhaité ne pas savoir.

Mon avis : Voici un excellent roman sur le thème des jeux vidéos. L’exaltation qui peut naître chez le joueur face à l’enchaînement des images est très bien décrit. Le roman date de 1996, on pourrait donc craindre que l’univers des jeux vidéos qui y est décrit soit complètement ringard, mais l’auteur a su écrire d’une façon qui reste assez durable. Evidemment, les matériels ont changé, les titres également, mais au final, la passion qui s’empare du joueur est toujours la même, les univers parcourus se ressemblent. On trouve un vrai plaisir à la lecture de ce roman, une vraie angoisse aussi face à ce que doivent affronter les personnages. Je recommande ce roman évidemment aux joueurs passionnés, histoire qu’ils sortent un peu la tête de leurs écrans, et apprennent non pas à refuser le jeu vidéo (c’est un plaisir comme un autre), mais à le considérer avec plus de recul et de sens critique. Ceux qui ne sont pas joueurs apprécieront aussi ce roman car l’histoire est pleine de suspense.

Il y a une suite : Andréas, le retour, mais je ne l’ai pas encore lue. Dès que je trouve le roman, je viens compléter l’article.

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