Winterhouse Hostel, Ben Guterson

Elisabeth Sommers est orpheline. Elle vit chez son oncle et sa tante qui sont pauvres et plutôt désagréables avec elle. Elle aime lire, écrire des listes dans son carnet, jouer avec les mots et les lettres, faire des anagrammes notamment.

En rentrant chez elle le premier jour des vacances de Noël, elle découvre une lettre de son oncle et sa tante lui expliquant qu’ils sont partis en voyage, qu’elle doit passer les trois semaines seule dans un hôtel loin d’ici, et partir avec le ticket de bus joint et les 3 dollars. Elisabeth aurait préféré rester seule à la maison, mais n’ose pas désobéir. Commence alors un long voyage en bus vers cet hôtel inconnu.

A sa grande surprise, l’hôtel est magnifique. Sa chambre est en effet réservée, en pension complète. Elle se demande comment son oncle et sa tante ont pu payer une telle somme, et qui est derrière toute cette histoire mystérieuse.

Les salariés de l’hôtel et le propriétaire l’accueillent avec enthousiasme et générosité. Elle s’installe et découvre toutes les merveilles à disposition dans cet hôtel. Une salle à manger avec des repas délicieux, un puzzle géant de 35 000 pièces, des activités excitantes dans la neige et la nature environnante, des pièces magnifiques, et surtout une bibliothèque extraordinaire.

Rapidement, des bribes de mystère s’installent, surtout autour d’un couple fort désagréable qui semble l’espionner et attendre quelque chose de particulier de sa part.

De son côté, Elisabeth se trouve en proie avec d’étranges impressions qu’elle connaît depuis toute petite mais qui s’accentuent de plus en plus, comme une sorte de prescience que quelque chose va arriver tout près d’elle.

Le propriétaire de l’hôtel cache lui aussi sa part de mystère.

Heureusement elle devient amie avec un jeune garçon, inventeur de génie, amateur lui aussi d’anagrammes, avec qui elle s’amuse dans la neige et avec les mots.

C’est autour d’un livre mystérieux qu’Elisabeth a trouvé dans la bibliothèque que les événements vont se précipiter.

Mon avis

Le cadre dans lequel se déroule le roman est très chouette. Cet hôtel au milieu de la nature enneigé, les décorations de Noël, le mystère qui s’épaissit forment une ambiance vraiment sympa.

J’ai trouvé qu’on mettait du temps à comprendre dans quel sens part l’intrigue. Les éléments mystérieux s’accumulent sans qu’on comprenne le lien entre eux, et donc dans quel sens peut aller l’aventure. Mais ça peut plaire à ceux qui aiment justement les ambiances mystérieuses.

Le roman se lit avec fluidité, la fin fait monter une certaine angoisse, les choses s’accélèrent, l’intrigue devient beaucoup plus claire, j’ai bien apprécié.

Lecture à conseiller à partir de 11 ans, pour de bons lecteurs car le roman est long, et les jeux sur les mots intéresseront davantage des enfants à l’aise avec le langage.

L’extraordinaire voyage du voleur d’éléphant, Jane Kerr

L’histoire débute à Edimbourg, le 8 avril 1872. Boy est un jeune garçon des rues, qui survit de larcins. Il n’a pas de famille, et vit dans un taudis fréquenté par d’autres enfants des rues et voleurs à la tire. Il est en danger, car le chef de la plus grosse confrérie de criminels de la ville lui demande d’accomplir une dangereuse mission pour lui, et le menace de mort s’il échoue.

Pour cette mission, Boy se retrouve dans une vente aux enchères d’animaux sauvages, pris entre deux propriétaires de zoo qui veulent chacun acquérir un énorme éléphant nommé Maharadjah.

Par un concours de circonstances, Boy se trouve associé à l’homme qui remporte les enchères, et surtout à son pari fou : rejoindre à dos d’éléphant la ville de Manchester en Angleterre, à plus de 300 kilomètres.

Boy développe un lien particulier avec l’éléphant, qui devient son ami. Mais tous deux vont devoir échapper à de nombreux dangers tout au long du chemin. Ils comprennent rapidement que plus d’une personne cherche à leur nuire.

Mon avis :

Ce roman s’est facilement et avec plaisir. L’amitié entre le petit garçon et l’éléphant est touchante. Les aventures s’enchaînent plaisamment, et on a envie de connaître ce qui se cache sous toutes les péripéties qu’ils doivent affronter, et surtout de savoir si et comment ils vont réussir leur pari, qui semble à plusieurs reprises sérieusement mis à mal.

L’écriture est fluide, les personnages intéressants. Les plus de 350 pages pourront cependant effrayer les lecteurs les moins aguerris.

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Meurtre à l’ambassade, Daniel Guichardon

Roman policier ados suspense espionnage

Le roman suit les aventures de David Petit. Celui-ci est un homme tout à fait banal, qui travaille comme attaché culturel à l’ambassade de France en Thaïlande, à Bangkok. Il aime voyager et adore l’Asie. Son travail est plutôt ennuyeux, il fait surtout de l’archivage. Un jour, alors qu’il rentre de week-end sur une autre île du pays, il vient faire un tour un peu tard le soir à l’ambassade. La secrétaire lui demande de compagnie à un ressortissant français venu demander assistance à l’ambassade. David le rejoint dans la pièce où l’homme attend, lorsqu’on lui tire brutalement dessus. A son réveil, il comprend que l’homme venu demander de l’aide a été retrouvé mort, qu’il est le seul témoin, et même un suspect, car bizarrement, l’homme (qu’il ne connaît pas !) avait une photo de lui dans son téléphone.

Le policier des renseignements français venu pour élucider l’affaire décide d’associer David à son travail pour le garder à l’oeil. Commence alors une enquête dont les ramifications vont s’enfoncer peu à peu dans les milieux les plus louches et les plus dangereux des malfrats et des mafias asiatiques.

Mon avis :

J’ai adoré ce roman, lu d’une traite en quelques heures. J’en ai aimé l’atmosphère de voyage, les descriptions de la Thaïlande, puis l’ambiance de polar qui se met en place, avec un meurtre violent et inattendu (même si le résumé me l’avait laissé deviner). L’enquête s’emballe alors, le rythme est varié, les péripéties se succèdent, plusieurs fois on pense tomber dans une impasse puis ça repart. La lecture devient carrément jubilatoire lorsque le roman vire au roman d’espionnage dans sa dernière partie, avec des thèmes évoquant James Bond : grosses voitures, casinos luxueux, femmes splendides. Le personnage principal reste attendrissant par sa naïveté, son courage, et sa vision finalement lucide qui permettra de résoudre l’enquête. J’ai vraiment apprécié qu’il nous livre ses émotions, sa perplexité face à certains compromis que les autorités font, ses angoisses lorsque toute l’affaire prend une dimension qui le dépasse complètement, ne l’empêchant pas de s’investir pleinement, et de prendre des risques nécessaires pour résoudre le meurtre.

C’est donc un roman policier trépidant que nous proposent les Editions Marathon, avec un suspense digne des polars à succès modernes.

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Au bout des longues neiges, Jean-Côme Noguès

Résumé : L’histoire débute en Irlande, en 1846. Un champignon a envahi les plantations de pommes de terre qui ne donnent plus rien depuis plusieurs années, et la famine s’est abattue sur les habitants. Finnian a 12 ans. Son frère aîné revient de longs mois de travail en Écosse, où il a gagné ainsi la somme nécessaire pour payer à sa famille la traversée vers l’Amérique. Ils ont entendu dire que là-bas, les colons reçoivent une concession sur laquelle ils peuvent s’installer, produire de quoi se nourrir, chasser. C’est la seule option pour le couple et leurs quatre enfants afin d’éviter la mort. Ils s’embarquent donc à bord d’un voilier en assez piteux état. Le voyage est long, épuisant et angoissant. Sur place, ils sont d’abord placés en quarantaine sur une île afin de déterminer s’ils n’apportent pas de maladies avec eux. Puis, un long voyage à travers les terres sauvages du Canada commence, jusqu’à l’emplacement de la concession qui leur aAU-BOUT-DES-LONGUES-NEIGES_2665 été attribuée. C’est un travail titanesque qui attend la famille. Mais celle-ci s’attaque courageusement à l’ouvrage. De son côté, Finnian explore la nature environnante, et se trouve confronté à ses dangers. Jusqu’au jour où il rencontre un jeune garçon de son âge, un jeune indien. Ils deviennent amis, en dépit de bien des obstacles. Mais leur amitié peut-elle survivre à la tension croissante entre colons et peuple natif ?

Mon avis : C’est un roman agréable à lire. L’intrigue n’est pas trépidante, mais l’action reste intéressante. J’en ai surtout apprécié la nature sauvage et grandiose dans laquelle Finnian et sa famille vont devoir apprendre à vivre.

Je recommande cette lecture à partir de 11 ans, pour tous ceux qui aiment les histoires de trappeur ou celles façon Petite Maison dans la prairie.

Coeur de loup, Katherine Rundell

Résumé : L’histoire se passe en Russie, dans la forêt à quelques jours de marche de Saint Pétersbourg, au début du XXème siècle. Féodora vit avec sa mère au milieu des bois. Elles sont maîtres loups. C’est-à-dire qu’elles ont le savoir qui leur permet de réensauvager un loup. Les loups sont très priséés parmi la noble société comme animaux de compagnie. Cependant, lorsque l’un d’eux ne convient plus à son propriétaire, une superstition empêche celui-ci de le faire tuer. Alors, il le confie à la mère de Féodora, et celle-ci réapprend à l’animal ses instincts sauvages, afin de pouvoir le relâcher dans la nature.

Féodora vit heureuse au milieu de la nature blanche de l’hiver russe. Cependant, un jour, l’armée a un nouveau chef, le général Rakov, un homme mauvais et quasiment fou dont le plus grand plaisir est de voir les gens souffrir. Il déteste Féodora et sa mère car il craint leurs traditions, et veut les détruire. Un jour, il emprisonne la mère de Féodora et met le feu à sa maison pendant que la petite fille s’enfuit, non sans avoir réussi auparavant à le blesser férocement à l’oeil.roman jeunesse loups russie neige hiver

Aidée d’un jeune soldat de l’armée tsariste devenu son ami et celui des loups, Féodora va partir à travers dans le vent et la neige en direction de Saint Pétersbourg, bien décidée à délivrer sa mère. Elle recontre sur son chemin Alexeï, un adolescent passionné, qui élève une voix ardente contre les injustices de son pays, et veut pousser le peuple à la révolte. Tous ensemble, ils montent un plan pour délivrer la mère de Féodora.

Mon avis : Un beau roman qui nous entraîne avec lui dans une atmosphère de neige et de loups. On prend dans cette lecture un grand bol d’air pur et sauvage. On court avec les loups, on s’enfonce dans la neige, on se révolte avec Alexeï. Je le conseille à tous les ados amoureux de grands espaces et d’animaux. A partir de 10 ans pour de bons lecteurs.

Les Petites Reines, Clémentine Beauvais

Coup de cœur pour cette lecture, qui balaie de nombreux thèmes très actuels pour les ados.

Résumé : Mireille consulte Facebook, et bim, les résultats du concours de boudins de son collège-lycée de Bourg-en-Bresse sont tombés, elle est élue Boudin de bronze, après avoir été boudin d’or pendant deux années. Ce concours est une abomination, mais comme il a lieu sur internet, personne ne parvient à le faire cesser. Depuis trois ans, Mireille s’est endurcie petites reineset sait se défendre. Cependant elle est inquiète pour les deux autres « gagnantes », plus jeunes et certainement fragiles. Elles se réunissent toutes les trois et essaient de surmonter ensemble cette humiliation.

Elles s’aperçoivent alors qu’elles ont toutes les trois une bonne raison d’aller à la Garden Party du 14 juillet à l’Elysée. Mireille veut mettre son père biologique, époux de la présidente de la République, face à la vérité. Astrid est une immense fan du groupe Indochine qui sera là pour le concert, et Hakima veut y aller pour dénoncer un général de l’armée française qui doit faire partie des invités, et qu’elle tient pour responsable de l’attaque dont a été victime son frère lorsqu’il était soldat.

Par une succession de hasards ou d’improvisations, elles décident de monter à Paris à vélo, en vendant des boudins sur leur chemin afin de financer leur voyage, clin d’œil sarcastique au concours qui les a réunies, et à son organisateur, à qui elles démontrent ainsi qu’elles ne se sont pas laissées abattre. Elles pédalent accompagnées de Kader, le frère d’Hakima qui voyage pour sa part en fauteuil roulant, une forme de retour à la vie pour lui qui depuis l’attaque et sa terrible mutilation, ne quittait plus l’appartement familial.

Leur équipée attire peu à peu l’attention du public et des médias, et leur aventure prend une tournure qu’elles n’auraient jamais imaginé.

Mon avis : Voici un roman formidable, qui fait réfléchir sur la tyrannie de l’apparence notamment chez les jeunes, et l’enfer que peuvent représenter les réseaux sociaux. J’ai beaucoup apprécié le ton ironique de la narration menée tambour battant par une Mireille qui a la langue acérée et beaucoup de recul sur elle-même et les autres. Les personnages se montrent très fortes et battantes. Leur périple est difficile physiquement, leur aventure éprouvante moralement, mais elles se démènent pour réussir et surmontent les obstacles.

Je recommande ce roman à tous les ados, et j’espère qu’il les fera réfléchir sur ces sujets difficiles et peut-être être davantage conscients de ce qu’ils peuvent dire ou faire.

It, Catherine Grive

It, c’est le surnom de Joséphine. Ce pronom anglais neutre la désigne, elle qui refuse de s’habiller comme une fille, qui porte les cheveux très courts, préfère qu’on l’appelle seulement « Jo » et se sent attirée par l’identité masculine.roman ado transgenre

Lorsque le roman commence, son immeuble prend feu. Jo et sa famille fuient les flammes in extremis, et assistent depuis la rue, à l’incendie qui ravage tous leurs biens. Ils sont hébergés quelques temps par une élève de la classe de Jo, puis vont à l’hôtel.

L’intrigue tient autour de deux nœuds : Le premier est l’incendie, dont Jo se sent responsable pour une raison qu’elle mettra du temps à expliquer. Cet incendie entraîne une perte de repères pour la famille, la perte de leurs biens, de leurs souvenirs, du matériel avec lequel ils travaillaient. Ils n’ont plus rien, s’habillent avec des vêtements prêtés, n’ont même plus de papiers d’identité. Un certain suspense sous-tend l’œuvre, dans l’attente des résultats de l’enquête sur les causes du feu. Le deuxième nœud de l’histoire est la quête d’identité de la jeune fille, qui découvre peu à peu qu’au fond d’elle, malgré le physique dont elle a été dotée à la naissance, en fait, elle est un garçon. Sa prise de conscience est progressive, et débouche sur la difficile annonce à la famille, et la réaction de cette dernière.

Mon avis : J’ai beaucoup apprécié ce roman, facile et rapide à lire. J’ai particulièrement aimé la façon dont les deux nœuds de l’intrigue se mêlent et se nourrissent. Le personnage est intéressant, j’ai aimé la façon dont elle mène les réflexions sur son identité, ses recherches, ses inquiétudes. La réaction de la famille m’a attristée, mais j’apprécie que l’auteur n’est pas cherché à édulcorer les choses. Malgré tout il y a une note d’espoir car on voit que les parents essaient de faire des recherches, de comprendre, même si pour le moment, ils refusent complètement la situation.

La guerre des clans, tome 1

Rusty est un chaton domestique qui rêve de forêt, de chasse. Un jour qu’il entre dans le couvert de la forêt voisine, il rencontre un jeune chat qui lui dit être un apprenti guerrier dans le Clan du Tonnerre. Arrive alors Etoile bleue, la chatte qui dirige ce clan. Elle fait à Rusty une étrange proposition, celle de rejoindre leurs rangs de chats sauvages, malgré son origine domestique. Rusty ne peut plus contenir son excitation, c’est la vie dont il a toujours rêvée.

Rusty rejoint donc le clan, et commence son entraînement. Il se révèle très doué, autant pour le combat que pour se faire des amis, lui qui réfléchit parfois un peu trop au goût de certains. Il découvre rapidement que certains chats cachent des mystères peu avouables. Il lui faudra apprendre à démêler le vrai du faux pour savoir à qui donner sa loyauté.

Mon avis : J’ai été extrêmement surprise du plaisir que j’ai pris en lisant ce roman. Une histoire dont les personnages sont des chats ne m’attirait pas beaucoup, mais finalement, l’auteur a su jouer avec les codes de la fantasy pour les adapter aux chats (l’organisation clanique, l’initiation du guerrier, les cérémonies, les combats), et le rendu est très réussi. Je me suis laissée prendre aux enjeux rencontrés par ce clan, la rivalité avec les autres clans, notamment celui du Clan de l’ombre, les machinations secrètes au sein du clan, la rencontre d’une paria ennemie et la réflexion sur le sort à lui accorder…

Ce fut vraiment une belle lecture, et j’ai hâte de découvrir la suite !

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Chroniques du monde émergé, Licia Troisi

Résumé : La trilogie s’ouvre sur le personnage de Nihal, dans un tome qui lui est consacré, Nihal de la terre du vent. Cette petite fille vit seule avec son père, armurier de métier. Elle est le chef d’une bande d’enfants dont le jeu préféré est de se battre, jeu auquel elle est particulièrement douée et sauvage. Elle rêve de devenir guerrier, même si son père lui répète que les guerriers femmes n’existent pas.

Pour occuper ses ardeurs et soigner son ego mis à mal par un combat perdu contre un apprenti magicien, elle décide d’apprendre la magie auprès de sa tante, Soana, une magicienne très puissante qu’elle ne connaît quasiment pas.

Elle rencontre Fen, un chevalier du vent, ces chevaliers d’élite montés sur le dos d’un dragon, combattants exceptionnels qui dirigent l’armée du monde émergé dans sa lutte contre le Tyran, magicien noir extrêmement puissant qui envahit les royaumes les uns après les autres pour les asservir et les laisser aussi vides et morts que le désert. Nihal comprend d’une part qu’elle est amoureuse de lui, même si c’est un amour à sens unique car il est le compagnon de  sa tante, et d’autre part qu’elle veut éperdument devenir chevalier du vent. roman fantasy dragon combat adolescent

Impressionné par l’ardeur au combat de la jeune fille, le chevalier accepte de l’entraîner chaque fois qu’il vient voir sa bien-aimée Soana. Nihal s’entraîne assidument même quand il n’est pas là.

Pendant qu’elle fait son apprentissage, sa cité est attaquée par l’armée du Tyran composée de fammins, ces créatures d’horreur que le magicien a fabriquées pour servir ses sombres desseins. Nihal essaie de sauver son père, mais l’armée est la plus rapide, et lorsqu’elle arrive à l’armurerie, son père meurt sous ses yeux, elle-même est blessée et manque de mourir. Pendant la bataille, un fammin l’a qualifiée de semi-elfe. Aussi dès qu’elle reprend conscience, elle demande à sa tante Soana de lui fournir des explications. Elle comprend alors que Livon n’était pas son vrai père et qu’elle est la dernière survivante d’un peuple massacré par le Tyran, les demi-elfes. C’est de là que lui viennent ses yeux violets et ses cheveux bleus. La jeune fille sent une rage terrible envahir son cœur, un désir de vengeance irrépressible.

Elle va alors tout faire pour devenir chevalier du vent, bravant les interdits et les tabous. Puis, elle se battra avec une violence et une rage telles qu’elles la pousseront à prendre tous les risques. Heureusement, son maître chevalier et Sennar, l’apprenti magicien devenu entre temps puissant conseiller mais aussi un ami très cher, l’aideront à lutter contre ses démons intérieurs, et à découvrir ce qui peut faire d’elle un vrai guerrier.

Mon avis : C’est une très belle saga de fantasy. L’intrigue est un peu longue à se mettre en place, mais elle est ensuite parcourue par un puissant souffle épique. La lecture m’a parfois donné de vrais frissons tellement les combats sont intenses, le personnage intègre et téméraire. J’ai apprécié de voir l’évolution du personnage principal, ses parts d’ombre. J’ai adoré certains personnages secondaires comme son maître chevalier. Certaines scènes m’ont fait jubiler (le combat qu’elle mène pour entrer à l’académie par exemple !). C’est donc une magnifique série de fantasy, tout à fait adaptée aux ados, mais en même temps digne des grands titres du genre. Un roman à conseiller à ceux qui aiment lire, car c’est quand même une trilogie de plus de 900 pages en tout.

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amitié pervers narcissique

Respire, Anne-Sophie Brasme

Résumé : Charlène est une enfant un peu solitaire. Elle a eu une amie très proche en primaire, et lorsque celle-ci a déménagé, elle s’est retrouvée seule. La vie à la maison n’est pas facile, ses parents ne s’entendent plus mais refusent le divorce, par conviction. L’ambiance est donc froide et sans affection. amitié pervers narcissiqueElle n’a quasiment pas d’amis en 6ème et pendant l’été qui précède la 5ème, elle décide de changer, de s’affirmer, et de tout faire pour être enfin vue et appréciée. Malheureusement lorsqu’elle arrive au collège le jour de la rentrée, une nouvelle élève est là, Sarah, dont le magnétisme attire tous les regards et fascine tous ceux qui l’entourent. Charlène retrouve l’anonymat et l’indifférence sans les avoir quittés autrement que dans es rêves. Elle se renferme sur elle-même et désespère. Un jour pendant le cours de sport, elle laisse son asthme prendre le dessus, et ne s’arrête pas de courir, alors même qu’elle sent qu’elle est en train de s’étouffer. Elle est hospitalisée d’urgence. Elle n’avoue à personne que cet accident n’en est pas vraiment un. Un jour, la porte de sa chambre s’ouvre sur Sarah, cette jeune fille lumineuse et merveilleuse. Celle-ci lui parle avec une clairvoyance qui émeut Charlène jusqu’aux larmes, enfin quelqu’un qui la comprend, et lui propose d’être son amie. Commence pour Charlène une période extraordinaire, où l’amitié avec Sarah prend toute la place, où enfin elle a le sentiment de vivre. Seulement sous la lumière, Sarah cache une personnalité bien plus complexe et dangereuse, et insidieusement, elle resserre son filet autour de la fragile Charlène. L’amitié devient alors une prison dont Charlène est incapable de s’échapper.

Mon avis : Ce roman est terrifiant. Dès le début on sait que l’histoire va mal se terminer car lorsque nous faisons sa connaissance, la narratrice est en prison. Elle remonte pour nous l’histoire de sa vie et nous explique ce qui s’est passé pour qu’elle termine ici. Nous sommes donc habités d’un malaise tout au long de l’histoire, alors même qu’elle nous décrit des moments d’intense bonheur. On sent que derrière cette euphorie il y a une fêlure, un danger sournois. Et lorsqu’il se révèle, on est terrifié par la méchanceté et la violence psychologique mises en œuvre.

Ce roman est court, moins de 200 pages en poche. Cependant je ne le recommande que à partir de 15 ans car il faut à mon avis une grande maturité pour lire et comprendre cette violence psychologique et cette manipulation. Pour ma part j’en garde un beau souvenir car l’écriture est d’une grande qualité, mais également un sentiment de malaise car je n’aime pas ce type de méchanceté.

Les mille visages de notre histoire, Jennifer Niven

Résumé : Il y a deux narrateurs dans cette histoire, qui raconte leur vie tour à tour. D’un côté on rencontre Libby. Elle entre en classe de première au lycée. Elle a perdu sa mère 6 ans auparavant, brutalement, d’une rupture d’anévrisme. Pour se protéger de la terrible douleur de cette mort, elle a mangé énormément, sans s’arrêter, sans cesse et est devenue énorme. Tellement énorme que dans les six derniers mois elle n’a plus pu sortir de son lit et qu’elle a finalement dû être évacuée de chez elle par les pompiers qui ont détruit le mur extérieur de sa maison et l’ont sortie avec une grue. Elle a ensuite été soignée, coachée, aidée, elle a parlé, extirpé sa peur, sa coroman adolescents obésité amitié amour harcèlementlère, sa douleur. Elle a perdu 136 kilos. Depuis cette époque, elle n’est pas retournée à l’école et a suivi sa scolarité à la maison, aidée de son père, homme merveilleux, encourageant et aimant qui l’a toujours soutenue. La voici prête maintenant à affronter le retour à la vie collective, au lycée, à affronter les regards de ceux qui la verront toujours comme « l’ado la plus grosse des Etats-Unis », à affronter les moqueries sur son obésité. Mais Libby a un tempérament de fer, et elle est bien décidée à ne pas se laisser atteindre. De l’autre côté on rencontre Jack. C’est un lycéen qui a du charme et sait en jouer, est connu au lycée, a une petite amie et pas mal de potes. Mais il cache un très douloureux secret : il est atteint de prosopagnosie, qui est un trouble neurologique empêchant de reconnaître les visages, même ceux des personnes qui lui sont le plus proches (ses parents, ses frères, sa petite amie…). Il cache ce problème à tout le monde, sa famille, ses amis. Personne ne sait sauf lui. Il a mis en place des stratégies pour réussir à identifier son entourage sans trop de difficultés, mais la vie est terrible pour lui, car il avance perpétuellement dans une foule d’inconnus et craint sans cesse de se tromper.

On suit leurs parcours au milieu de la vie lycéenne, de ses difficultés, de ses péripéties. Je n’en dis pas plus pour ne pas enlever le plaisir de la découverte aux futurs lecteurs…

Mon avis : J’ai adoré ce roman que j’ai lu en une soirée. Les personnages sont généreux, ils rencontrent des difficultés, essaient de bien se comporter et voient que ce n’est pas toujours si facile. Ils veulent vivre leur vie, être heureux. J’ai aimé cette description de l’adolescence car je l’ai trouvée très juste. Les personnages sont entiers, pleins d’ardeur, mais aussi de craintes et d’angoisses.

Je conseille cette lecture à partir de 13 ans pour des lecteurs assez aguerris car la double narration et les 480 pages peuvent rebuter les petits lecteurs.

La Passe-miroir, Christelle Dabos

Résumé : L’univers dans lequel se passe cette série correspond à la planète terre, mais qui aurait eu de gros soucis. En effet, une grande partie de la planète s’est « effondrée » et a disparu dans l’espace pour ne laisser plus que la place à des arches. Ce sont des sortes de petits pays qui flottent dans l’espace. Chacun est régi par un Esprit de Famille, personnage immortel, extrêmement puissant, mais un peu amnésique. Les familles qui peuplent les arches sont pourvues de pouvoirs magiques, et chaque arche a sa spécialité.roman feunesse fantastique

L’histoire débute sur l’arche Amina, dont la famille a des pouvoirs sur les objets. L’héroïne est une jeune fille, Ophélie, qui a deux pouvoirs : celui de « lire » les objets en les touchant, dès qu’elle touche un objet, elle a accès aux pensées des personnes qui l’ont touché avant elle, depuis le moment présent jusqu’à la création de l’objet, et celui de passer à travers les miroirs. Elle est maladroite, perpétuellement enrhumée, pas du tout coquette. Elle n’a comme seul intérêt que son musée où elle rassemble le plus d’objets possibles. Elle ne s’intéresse pas du tout aux hommes, bien au contraire, elle s’arrange pour faire échouer tous les mariages que sa famille essaie d’organiser pour elle. Mais brutalement sa vie entière va être bousculée, lorsqu’elle reçoit l’ordre d’épouser un homme originaire de l’arche du Pôle Nord, Citacielle. Elle comprend rapidement que cette fois-ci elle n’a pas le choix, l’ordre venant de très haut. Quand son promis arrive, Thorn, il se montre froid, brutal, impoli, et veut rentrer chez lui, accompagnée par Ophélie, à peine quelques heures après son arrivée. La jeune fille est alors propulsée dans un monde très différent du sien, l’arche du pôle, où tout est artifice, mensonge, ruses de cour, manipulations politiques. Son promis est extrêmement désagréable avec elle. Les pouvoirs des familles qui peuplent cette arche sont terrifiants, et l’usage qu’ils en font, tout autant. Mais Ophélie, sous ses airs de petite chose fragile et enrhumée, possède une volonté de fer, et un caractère indomptable. Elle va faire preuve de sa personnalité, gagner l’estime et peut-être plus, de son futur époux, et s’imposer dans cet univers terrible. Seulement, elle ne sait pas encore qu’elle est au cœur d’un complot aux conséquences bien plus terribles et engageant non moins que les puissants du monde entier et une entité mystérieuse dont on se demande si elle n’est pas à l’origine de ce monde si étrange.

Mon avis : J’ai adoré cette série, j’attends le dernier tome avec impatience. J’ai aimé l’originalité de l’histoire, de l’univers, des personnages. Les personnages sont très loin des clichés habituels de la beauté, l’élégance, des bonnes manières etc…, la magie de cet univers ne passe pas non plus par une formation, des sorciers, des mages etc… Le monde où se passe l’action est très différent de ce dont on a l’habitude, et relativement complexe. Rien que la couverture du roman est déjà extrêmement attractive et m’a convaincue de commencer à lire, avec cette sorte de ville flottante en forme de spirale.

Je recommande vivement cette lecture, pour d’assez bons lecteurs cependant car justement toute cette originalité peut déboussoler les lecteurs les plus fragiles. Je pense qu’on peut lire cette série à partir de 13 ans environ.

Le dernier Orc, Silvana de Mari

C’est un très beau roman de fantasy. Il se situe dans la suite d’un autre roman de l’auteure, mais je pense qu’on peut le lire indépendamment sans trop de difficultés.

On rencontre un jeune garçon, Rankstrail. Quasiment mutique, très fort physiquement, il voue un amour intense à sa famille, qu’il va essayer de protéger par tous les moyens possibles. Cela commence par aider sa mère à porter le linge qu’elle lave pour gagner un peu d’argent, puis par braconner pour nourrir la famille, et enfin par s’engager comme mercenaire afin d’envoyer l’argent de sa solde à sa famille et leur permettre ainsi de survivre. Mais ce n’est pas un simple gamin des rues, car un homme savant lui apprend à lire, à compter, et lui raconte l’histoire de leur pays, la stratégie guerrière…roman fantasy adolescents

En tant que mercenaire, Rankstrail se fait immédiatement remarquer et respecter pour ses immenses qualités de pisteur, son odorat, son ouïe, et son sens inné de la façon dont on dirige une troupe et dont on se fait respecter de ses hommes. Il les sauve de quantités de situations dangereuses et se hisse peu à peu au rang de chef.

On le suit ensuite dans ses aventures guerrières, notamment contre l’invasion des Orcs, principal danger menaçant le pays. Il croise ensuite le chemin de Yorsh, le dernier des elfes, et de son épouse, Robi. Tous ces destins parviendront peu à peu à modifier la donne, et à redonner l’espoir à un pays pris entre le joug intolérable d’un Juge-Administrateur mégalomane, sadique et dangereux, et les invasions meurtrières du peuple des Orcs.

Mon avis : j’ai adoré cette lecture. C’est de la fantasy d’une grande qualité, et très ambitieuse pour un public adolescent. Certaines scènes de violence réserveront ce roman aux ados âgés d’au moins 13 ans. Le roman est sous-tendu par des idées particulièrement intéressantes qu’il met en scène de façon subtile et passionnante. J’en ai retenu deux. La première est que chaque individu peut s’affranchir de son ascendance, qu’on est soit-même, quelque soit la famille dont on vient, quelques soient nos origines et les actions de nos parents. Ce sont nos actes qui nous définissent. La deuxième est que pour construire la paix il faut mener deux combats, l’un avec les armes contre les ennemis, l’autre avec l’économie contre la pauvreté, la maltraitance, l’ignorance. Les personnages sont complexes, nuancés, le rythme est soutenu, avec des scènes de combat dignes de grandes épopées. Un grand moment de lecture.

Ma vie sens dessus dessous, S.E. Durrant

Nouveau coup de cœur pour ce roman, que j’ai lu en une soirée au coin du feu.

Ira et son petit frère Zac sont promenés de famille d’accueil en famille d’accueil avant d’arriver au foyer de Skilly House, à Londres. Plutôt méfiants, ils vont découvrir un univers pas si difficile, où les adultes encadrants leur donnent réconfort et quiétude. Ils vivent dans une petite chambre sous les toits. Ira a 9 ans et Zac 7 ans lorsque l’histoire débute. Ils ne connaissent de leur passé qu’une photo un peu floue d’eux avec un chien noir. Ira se sent responsable de son petit frère, elle essaie d’être forte pour deux. Elle le rassure, lui raconte des histoires, le protège. C’est une enfant qui aime écrire des histoires, dessiner.

Le roman raconte leur quotidien dans le foyer, leurs espoirs, leurs craintes, leurs rêves, leurs amitiés avec les autres enfants, la façon dont chacun gère les difficultés de sa vie d’enfant sans famille, voire sans histoire pour certains. Tous ils rêvent de trouver une famille qui les accueillera définitivement, mais comme le dit Ira avec un cynisme tellement triste pour son âge, plus on est vieux, moins on fait envie aux familles adoptives…roman adolescent orphelinat famille d'accueil foyer émotions

Un jour ils vont avoir la chance de partir à la campagne en vacances pendant une semaine chez une ancienne institutrice. Ils reviennent métamorphosés de ce voyage, mais le quotidien leur paraît par contraste encore plus difficile. Mais la vie continue et peut-être un jour s’améliorera-t-elle.

Mon avis : c’est un roman difficile à résumer, car sa saveur ne tient pas tant dans l’histoire et les actions racontées, mais plutôt dans la finesse de la description des pensées et émotions de ces enfants laissés pour compte. J’ai trouvé une grande justesse dans la compréhension et la description des personnages. Ira sait si bien décrypter le comportement de son frère, elle sait lire les émotions cachées sous la surface des actions.

Si ce roman est plein d’émotion, tristes comme joyeuses, pour autant, il n’est pas outrancier comme certains romans jeunesse actuels qui se livrent à une débauche émotionnelle fatigante. Le thème abordé est difficile, mais traité je trouve avec sensibilité. J’ai vraiment aimé cette lecture, qui de plus n’est pas très difficile. En effet, il y a un seul narrateur, le récit est plutôt linéaire. Le roman comporte 200 pages ce qui est raisonnable pour des adolescents moyennement habitués à la lecture.

Verte, Marie Desplechin

Verte vit seule avec sa maman, Ursule. Elle va à l’école, comme tout le monde, vit dans un appartement, comme beaucoup… Mais elle est différente des autres malgré tout, car sa mère est une sorcière. Et chez lroman sorcières primaire collègees sorcières, les pouvoirs se transmettent de mère en fille aînée. Aussi, Verte sait-elle qu’un jour, ses pouvoirs se manifesteront.

Cependant, Verte ne trouve pas ça du tout génial. Devenir une sorcière qui fait des potions qui puent, dans le but de jeter des mauvais sorts, et rester seule toute sa vie ? Non merci ! Elle a envie d’avoir une vie normale. D’ailleurs, ce qui l’intéresse en ce moment, c’est ce garçon à l’école, Soufi. Elle aimerait bien aussi connaître son père, qu’elle n’a jamais rencontré.

Sa mère qui désespère de tirer quelque chose d’elle décide de la confier à sa propre mère, la grand-mère de Verte, Anastabotte, tous les mercredis afin de voir si elle parviendra à lui enseigner quelque chose.

Mon avis : L’histoire est racontée successivement par plusieurs personnages, la mère, la grand-mère, Verte, le garçon… Chacun explique sa façon de comprendre les choses, le rapport à la magie, les relations entre personnages, les émotions de chacun. Ce livre, pourtant court et écrit dans une langue très simple, est en même temps très riche. Il permet de s’interroger sur la famille, la transmission, le libre-arbitre, les préjugés…

Il peut être lu par des lecteurs très jeunes (catégorie à partir de 10 ans sur ce blog car c’est la plus basse, mais de bons lecteurs de 8 ou 9 ans pourront y trouver du plaisir également).